C’est une course contre la montre qui est lancée pour éviter la liquidation judiciaire de la Continentale Nutrition, leader français du pet-food (alimentation pour chiens et chats) employant 510 personnes à Boulogne-sur-Mer.
En redressement judiciaire depuis neuf mois, le plus gros employeur privé du Boulonnais a rendez-vous devant le tribunal de commerce le 18 février. D’ici là, il faut trouver 14,5 M€.
Il y a urgence, alors qu’il reste peu de temps pour monter un plan de redressement et que le plus gros client, Lidl, s’impatiente. « Si on le perd, c’est une catastrophe », selon une source proche du dossier. L’administrateur judiciaire n’a qu’une offre de reprise sur son bureau, celle du fonds de retournement Alandia, spécialisé dans le redressement d’entreprise en difficulté. InVivo, première coopérative agricole française, a laissé croire qu’elle était intéressée par un plan de cession mais n’a finalement pas déposé d’offre. Le plan de redressement d’Alandia prévoit, outre un apurement de l’important passif sur 10 ans, « un investissement immédiat de 7 M€ pour automatiser et moderniser l’usine afin de permettre la poursuite d’activité et financer le plan social », indique Nicolas de Germay, dirigeant d’Alandia. « Ce plan passe par la suppression de 180 à 200 postes mais c’est pour permettre à environ 300 personnes de conserver leur travail et de continuer à faire vivre les entreprises sous-traitantes comme Crown (fourniture de boîtes métalliques), les cartonnages Gaultier, les transporteurs », indique Sylvain Demilly, délégué CFDT. Ce plan auquel se raccroche la Continentale a besoin du financement des actionnaires que sont Idia (maison de fonds propres en agroalimentaire du Crédit Agricole) et AgroInvest (fonds d’investissement spécialisé dans l’agroalimentaire ayant pour actionnaires la Caisse des dépôts, Sofiprotéol). Quand ils sont entrés dans le capital de l’entreprise en juin 2012, ces deux investisseurs ont injecté 21 M€. On demande aujourd’hui à ces deux actionnaires de financer le plan de continuation à hauteur de 14,5 M€. Hier, à 13 h, lors d’une réunion à Paris avec le ministre des Transports Frédéric Cuvillier élu du Boulonnais, « ils ont refusé » selon Arnaud Montebourg.
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