Hier, la direction a annoncé la mise en redressement judiciaire de Sodetal, lors du double comité d’entreprise.
Sur la convocation du Comité d’entreprise (CE), il était inscrit « déclaration auprès du Tribunal de commerce d’un état de cessation de paiement et de cessation totale et définitive de l’activité de l’entreprise ». Mais à l’issue du premier des deux comités d’entreprise prévu hier, la direction par la voix de Gérard Greff a annoncé la mise en redressement judiciaire prochaine de Sodetal.
« On s’y attendait un petit peu, mais ce n’est pas ce qu’on voulait. Nous voulons garder l’emploi sur Tronville », commentent les syndicats. Pour eux, rien n’est encore gagné.
Lors des deux CE prévus hier, qui ont duré plus de cinq heures, la première partie a consisté en la présentation du document économique, fourni par l’entreprise. La direction a également proposé quatre solutions qui pourraient être mises en œuvre pendant la période de redressement. Mais pour Eric Picard, secrétaire du CE, « ces propositions ne sont pas valables ».
Dans l’une des solutions avancées par la direction, l’usine de Slovaquie pourrait être rapatriée dans les locaux de Sodetal. Dans une autre, seuls 65 postes seraient préservés sur le site.
Prochain CE le 25 octobre
Les syndicats travaillent avec des experts sur l’élaboration d’autres propositions, qui seront soumises lors du prochain CE prévu le 25 octobre au matin. « Nous serons consultés sur les quatre premiers points du rapport économique », précise le secrétaire. Ils pourront commenter la situation actuelle de Sodetal, les marchés sur lesquels intervient la société, la situation interne de l’usine par rapport aux marchés et la recherche de solutions entre 2008 et 2013.
Pendant le CE, la direction a annoncé que l’avenir de Sodetal était lié avec celui de l’usine de Slovaquie. En effet, l’usine envoie près de 50 % de sa production de produits semi-finis en Slovaquie.
Lors de la deuxième partie du CE, la direction a répondu partiellement à la trentaine de questions posées par les syndicats. Concernant les questions plus techniques, la direction a annoncé qu’elle y répondrait mercredi.
L’une des questions posées par les syndicats lors du CE concernait la situation actuelle de l’entreprise, et comment elle en était arrivée là. « Lorsque nous avons été repris par Saarsthal, la direction nouvellement nommée a annoncé qu’il y avait 150 personnes en trop, en 2008. Elle comptait sur des départs ‘’physiologiques’’, comme la retraite ou des départs volontaires. Mais rien de concret n’a été fait », explique Serge Lebas, délégué syndical CFDT.
Les syndicats déplorent également le manque d’investissements qui nuit à la compétitivité. « Depuis 2011, nous perdons des parts de marché, à cause de la concurrence asiatique. Mais nous pourrions être plus compétitifs grâce à de nouvelles machines. Nous avons un prototype ici, qui ne sert pas. Un autre est chez le fabricant, il n’est ni livré ni payé. C’est dommage. Saarsthal pourrait nous donner des investissements ou réindustrialiser le site », déplorent les syndicats.
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