Mise en liquidation judiciaire le 31 juillet, la ferme Aquanord risque la fermeture. Faute de repreneur, les 89 salariés du site seront licenciés.
Flash-back. Spécialisé dans l’élevage de bars et de daurades, le site, qui est implanté depuis 1983 à Gravelines, est confronté depuis quelques années déjà à une forte concurrence grecque. En manque de trésorerie, elle avait déjà déposé le bilan en février 2010, puis été placée en redressement judiciaire et contrainte de licencier dix salariés.
Suite à ces mesures, Aquanord avait également dû présenter un plan de continuation de l’activité. Les orientations ainsi retenues prévoyaient une réorientation vers le haut de gamme et le bar gros calibre, point faible des concurrents (soit, à terme, 70 % du site gravelinois). Également visés par le plan, le maintien en place des salariés et la reconquête des super et hypermarchés. Seule condition, toutefois, pour mettre en place ce plan : établir une opération dite de « lease-back ».
En clair ? Portée par la société Creimmo, elle-même filiale de la CCI Côte d'Opale et financeur de projets industriels pour développer l’emploi, une telle opération consistait, pour Creimmo, à racheter les bâtiments d’Aquanord pour les lui louer ensuite avec option d’achat. D’où la décision prise, en novembre 2011, par le conseil municipal de Gravelines, qui consistait à accorder une garantie d’emprunt à Creimmo (en fait à l’une de ses filiales, la SCI Aquabat). Après avoir pris connaissance du projet de contrat établi par le Crédit agricole Nord de France, la ville de Gravelines s’était portée caution à hauteur de 50 % de l’emprunt de 1,5 million d’euros destiné au financement du rachat d’une partie de bâtiments d’Aquanord, soit 775 000 € en capital. But de l’opération : sortir Aquanord du redressement judiciaire et sauver l’entreprise et ses emplois.
Deux offres de reprise
Que s’est-il passé depuis ? Alors qu’Aquanord était sortie du redressement judiciaire un an plus tôt, un incident plutôt inédit, survenu en septembre 2012, semble avoir eu de plus lourdes conséquences qu’on aurait pu l’imaginer. La ferme aquacole se sert des eaux chaudes de la centrale nucléaire pour favoriser la croissance de ses poissons. Mais lors d’un arrêt pour maintenance sur le réacteur nº5 de la centrale nucléaire, l’arrivée d’eau chaude destinée à Aquanord, indispensable pour la croissance de ses alevins et puisée à la source de trois des six réacteurs du site, avait été accidentellement coupée.
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