La Bourse de Paris est proche de ses niveaux de septembre 2008, au moment de la faillite de la banque américaine.
Mais de nombreux risques pèsent encore sur les marchés, qui sont susceptibles de freiner l'ascension de l'indice.
A la veille des cinq ans de la faillite de Lehman Brothers, le CAC 40 n'a jamais été aussi proche de ses niveaux d'avant-crise. L'indice parisien n'est plus qu'à une cinquantaine de points de son plus haut de 2011. Dépasser ce seuil marquerait ainsi son grand retour aux niveaux de septembre 2008. Cinq années pour se remettre de la crise. Ou plutôt les crises : celle qui a provoqué la chute de la banque américaine et plongé l'économie mondiale dans la tourmente, mais aussi la crise des dettes souveraines européennes, qui a menacé - un temps du moins - l'existence même de la zone euro.
Le pire est-il passé ? Beaucoup l'espèrent. A commencer par les grands chefs d'entreprise. Lors de la publication des résultats semestriels du CAC 40, les discours ont été dans l'ensemble optimistes et les prévisions confiantes. Les statistiques macroéconomiques vont dans ce sens : plusieurs indicateurs suggèrent, en effet, une stabilisation de la conjoncture en zone euro et une reprise aux Etats-Unis.
Le chemin est encore long
Les professionnels de la finance, ensuite : les gérants n'ont jamais été aussi positifs sur la zone euro depuis janvier 2008, selon le dernier sondage mensuel de BofA-Merrill Lynch, sur l'allocation des investisseurs internationaux. Et force est de constater que, depuis plus d'un an, les Bourses européennes ont connu une nette ascension. Depuis juin 2012, le CAC 40 a avancé d'environ 40 %. « L'élément le plus marquant ces derniers mois a été que le risque d'explosion de la zone euro et de faillites des banques s'est progressivement estompé », rappelle Pierre Sabatier, chez PrimeView. « Il y a eu un effet Draghi, avec l'annonce du programme de rachats de dettes », ajoute Fabien Laurenceau, chez Aurel BGC.
Pour autant, le chemin est encore long pour tirer définitivement un trait sur la crise. En termes boursiers comme dans les comptes des entreprises, les stigmates sont encore là. A la différence du DAX allemand, par exemple, l'indice parisien n'a pas encore retrouvé son record de 2007 (6.168 points) et a fortiori de 2000 (à 6.922 points). Avec 53 milliards d'euros de profits nets agrégés en 2012, les ténors de la cote hexagonale sont encore loin de leur niveau de 2007 (96 milliards) (1). Et il faudra attendre au moins 2014 pour que les entreprises européennes retrouvent leur pic de bénéfices.
Le parcours pour espérer retrouver les niveaux d'antan du CAC 40 sera semé d'embûches. Des interrogations demeurent sur la politique de la Fed, d'abord (lire-dessous). Mais aussi des inquiétudes sur la situation en Syrie et l'impact de frappes occidentales sur le prix du pétrole. Une augmentation trop brusque du baril pourrait mettre en péril l'économie européenne, encore fragile.
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