L'entreprise agricole, spécialisée dans le melon et basée au Vauclin, n'a pu aller au terme de sa période de redressement judiciaire.
Le tribunal, dans son délibéré, n'a pas été tendre avec son gérant.
Dans une interview qu'il nous avait accordée en juin dernier, Victor Monlouis-Bonnaire, le patron de l'entreprise Agri Caraïbes, s'était montré assez sévère avec les 13 salariés de la structure, accusés d'empêcher la reprise d'activité. Hier, dans son délibéré, le tribunal de grande instance de Fort-de-France, a, au contraire, fait peser la responsabilité de la liquidation judiciaire de la structure sur son représentant.
Le 16 juillet, l'EARL Agri Caraïbes, qui accuserait un passif connu de 23.365,35 euros, avait été placée en redressement judiciaire pour six mois. Elle n'a pu aller au bout de cette période, l'administrateur judiciaire nommé ayant estimé que tous les éléments n'étaient pas réunis. Le tribunal a donc prononcé sa liquidation hier.
Dans son délibéré, le tribunal rappelle que l'EARL ne conduit aucune activité depuis le 16 juillet et que « les salariés exercent un droit de retrait légitimé par l'inspection du travail depuis le 24 avril 2013 » .
ENLISEMENT DU CONFLIT SOCIAL
Mais surtout, la juridiction indique que les salariés ne sont plus payés depuis le 12 avril, notamment du fait que ce dernier a refusé « de produire les documents nécessaires à la prise en charge des salaires impayés au jour de l'ouverture, ce qui creuse le passif » .
Lors de l'audience du 20 août dernier, le dirigeant d'Agri Caraïbes avait pris un certain nombre d'engagements, expliquant détenir des traites d'un montant de 7000 euros et être capable de redémarrer l'activité. Avant le délibéré prévu ce 3 septembre, Victor Monlouis-Bonnaire devait engager une procédure de licenciement pour motif économique pour l'ensemble de ses treize salariés, défendus par Me Viviane Mauzole. À charge pour eux de ne pas poursuivre la procédure engagée aux Prud'Hommes à son encontre.
« Cette solution qui préservait les droits des salariés et pouvait permettre, sous réserve d'une reprise effective d'activité, à l'EARL de bénéficier de la poursuite de la période d'observation n'a pas abouti faute de diligences de la part de Mr Monlouis-Bonnaire » , résume le tribunal de grande instance. Et de reprocher au gérant de n'avoir pas justifié de la réalité des prétendues traites ou « du moindre actif » , des conditions effectives à la reprise d'une activité et d'une assurance.
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