Le leader mondial de la fabrication de concept-car vient d'être placé en redressement judiciaire. En cause, une année 2013 difficile dans le secteur de l'industrie automobile
Le 3 février dernier, le tribunal de commerce d'Alençon a placé l'entreprise Carl en redressement judiciaire. « Nous avons une période d'observation de 6 mois », confirme son directeur, Christophe Lottin. La société, installée à Courteille depuis 2000, est leader mondial de la fabrication de concept-car (voiture expérimentale) pour l'industrie automobile.
Du modèle 3D virtuel à la fabrication du véhicule pour de grandes marques comme PSA Peugeot-Citroën ou Renault, Carl donne vie aux projets les plus fous. Comme le concept-car de Peugeot Onyx, sorti des locaux de l'entreprise alençonnaise.
À l'automne 2012, le directeur annonçait sa volonté de se diversifier. « Aujourd'hui, nous dépendons trop des entreprises automobiles françaises, expliquait-il dans nos colonnes en novembre 2012. Pour assurer notre avenir, nous devons nous tourner vers les marchés européens et mondiaux ».
D'où ce choix de taper à la porte de constructeurs étrangers comme Mercedes, Ford, Hyundai, Toyota et Audi. « Nous avons décroché un marché pour Hyundai, et c'est en cours avec Volkswagen », annonce aujourd'hui Christophe Lottin.
Projets stoppés
Ce dernier avait également prévu de s'agrandir de 1 000 ou 1 200 m2 pour développer un autre secteur : l'aéronautique. Carl, qui réalise déjà des fuselages pour l'Airbus A350, montés en Allemagne, a dû revoir ses projets à la baisse. « L'aéronautique se construit sur 10 ans. Même si l'activité est bonne, celle de l'automobile a été très difficile en 2013 ». D'où le redressement judiciaire.
Malgré tout, PSA, qui représente 30 % de l'activité de la société, vient de lui passer une grosse commande. « Nos carnets sont pleins jusqu'en avril. Nous avons même dû faire appel à des intérimaires », explique le chef d'entreprise, qui emploie 23 salariés. « C'est une période étrange... », constate t-il.
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