Atmosphère surréaliste devant l’usine Mia hier après-midi.
Les 205 salariés ont quitté silencieusement leur poste, après la décision de liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Niort.
Nous étions 3.000 en 2006 et voyez?! D'abord réticent à parler, ce salarié finit par lâcher ce qu'il a sur le cœur. D'un geste du bras, il montre le parking désert d'Heuliez, voisin de celui où il charge quelques effets personnels dans sa propre voiture.
Tout le début d'après-midi hier, le scénario a été le même?: une noria de Mia sortant de l'usine, chargées de quelques-uns des 205 salariés du fabricant de voitures électriques avec leurs effets personnels. Discrètement, l'entreprise se vide. Chaque Mia est une sorte de chaloupe quittant un navire qui donne de la gîte, silencieusement, sans plus de cri de colère que d'alarme.
"?J'en ai gros sur le cœur contre nos dirigeants?"
Après avoir transvasé dossiers personnels, cafetières, bouilloires et autres effets dans leur voiture, tous rentrent dans l'usine. La plupart évitent micros et appareils photos. Mais certains consentent à exprimer leur sentiment, celui d'un gâchis. De leur propre aveu, les salariés sont divisés sur cet épisode qui s'est clos hier par la mise en liquidation de l'entreprise. « C'est un sentiment mitigé. Les salariés n'étaient pas tous d'accord avec Michèle Boos. » Certains croient encore en la P-DG de l'entreprise. D'autres plus du tout.
« Pendant six mois, rien n'a été fait et on a cassé ce qui avait été fait avant, lâche l'un d'eux. Il n'y avait pas de projet, pas de perspective. Certains d'entre nous ressentent de l'animosité après une période de harcèlement moral, d'insultes, d'accusations. Avant au moins, nous avions quelqu'un qui faisait des choix avec lesquels on n'était pas forcément d'accord. Là, nous avions affaire à des choix erratiques, sous le coup de la colère ».
« J'en ai gros sur le cœur contre nos dirigeants, lâche un de ses collègues. Quand il y avait des moyens financiers, sous l'ère Edwin Khol, celui-ci a eu tort de donner carte blanche aux mauvaises personnes ».
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