Christophe Peter, directeur général du groupe charcutier placé en redressement judiciaire, fait le point sur le projet de continuation qui doit être présenté le 18 septembre au tribunal de commerce de Rennes.
Entretien avec Christophe Peter. Directeur général de Gad.
Où en est le plan de continuation élaboré par la direction et les administrateurs judiciaires ?
Ce plan doit permettre de poursuivre l’activité d’abattage et de découpe de porcs et de sauver un millier d’emplois sur 1 600. Il prévoit de fermer l’abattoir de Lampaul-Guimiliau, dans le Nord-Finistère et l’unité de découpe de Saint-Nazaire, et de ne maintenir qu’un seul outil d’abattage à Josselin, dans le Morbihan.
Nous avons déjà obtenu l’accord de la Cecab, l’actionnaire majoritaire de Gad SAS, pour investir 35 millions d’euros dans le groupe. L’essentiel servira à moderniser le site de Josselin et à gagner en compétitivité. 343 postes s’ajouteront aux 650 actuels. Ils seront proposés en priorité aux salariés des autres sites qui auront perdu leur emploi.
Où en est le groupe aujourd’hui ?
Notre situation est très fragile, nos concurrents ne nous font pas de cadeau. Nous nous concentrons sur le plan de continuation. Des fournisseurs sont prêts à consentir des abandons de créances. Nous demandons un effort des banques et des pouvoirs publics. Le groupement de producteurs de porcs Prestor, actionnaire minoritaire de Gad SAS, fournit les trois quarts des volumes d’abattage. Il a été sollicité ainsi que d’autres groupements pour un nouvel accord d’approvisionnement de 37 000 à 40 000 porcs par semaine.
Prestor n’a pas encore donné sa réponse. Sa situation n’est pas simple. Il doit intégrer dans ses réflexions le nouveau périmètre d’activité, avec l’arrêt de l’abattoir de Lampaul-Guimiliau. Cependant, sans un accord d’approvisionnement, il n’y aura pas de plan de continuation. Gad joue sa survie. Un projet de reprise alternatif, soutenu par la communauté de communes de Landivisiau, est dans les tuyaux.
Qu’en pensez-vous ?
S’il en existe un, il doit être soumis aux administrateurs judiciaires le plus vite possible. Un projet de reprise de l’abattoir de Lampaul-Guimiliau complémentaire à notre plan permettrait peut-être de sauver davantage d’emplois. En revanche, je condamne tout projet qui attendrait une éventuelle liquidation de notre groupe avant de se mettre sur les rangs. Cette politique de la terre brûlée signerait la fin de Gad, entreprise emblématique de la filière porcine.
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