Cette société aidée par le Conseil génral à hauteur de 900.000 € fait du meuble haut de gamme, de l’agencement de bureaux et du laquage.
Les représentants du personnel dénoncent des « patrons voyous », le maire appelle au sang-froid, l'administrateur judiciaire est en congrès, et la direction se tait. Chacun joue sa partition dans la lente agonie de la société senonchoise spécialisée dans la fabrication de meubles haut de gamme et dans l'agencement. 46 CDI et un CDD sont menacés. Sur décision du tribunal de commerce, l'entreprise a été placée en liquidation le 23 mai, avec continuité d'activité jusqu'au 29 août. Il reste un peu plus de deux mois à un repreneur pour se manifester.
Les difficultés de Stylewood ne datent pas d'hier. Dans un entretien à la Lettre du conseiller général, édition de mars 2013, Xavier Nicolas, Conseiller général, maire de Senonches, faisait état du secours apporté par le Département à la société en difficulté.
« Nous avons facilité la reprise de Catep par Redex et permis le portage des locaux de Stylewood par la SEMPAT (Société d'économie mixte de portage immobilier) du Conseil général avec le soutien de notre communauté de communes afin d'aider cette entreprise à augmenter ses fonds propres et sortir d'une procédure de redressement judiciaire en décembre 2012. » L'intervention de la collectivité territoriale, qui se chiffrait à 900.000 €, a permis à l'entreprise d'effacer 300.000 € de dettes, de doter ses fonds propres de 600.000 € et de sortir de la phase de redressement. Hélas, l'embellie n'a été que passagère et le Conseil général risque fort de devoir s'asseoir sur sa mise. Une baisse d'activité sensible a précipité la mise en liquidation décidée par le tribunal de commerce, faute de pouvoir mettre en place une nouvelle phase de redressement. Mais les représentants du personnel ne croient pas à l'explication de la baisse des commandes. Ils s'interrogent sur la création, au 1 er mars 2013, d'une autre société baptisée KMO et domiciliée 7, rue de la Libération, à Senonches, soit à la même adresse que Stylewood. L'hypothèse véhiculée consiste à évoquer la reprise de l'activité par KMO et la passation de marchés de sous-traitance avec une autre société basée en Slovaquie. La colère d'une partie du personnel s'est traduite le week-end dernier par la pose de banderoles au niveau de l'ancien pont de chemin de fer. « Stylewood recherche repreneur, Stylewood, non à la fermeture » pouvait-on lire.
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